Vous avez d’ores et déjà eu le plaisir de découvrir l’imagination débordante des cycles 2 pour la rédaction de leur histoire. Bravo à eux! Vous trouverez ci-dessous l’histoire des CM. Une bonne occasion de se rendre compte que malgré un début de récit imposé, l’imaginaire de chacun est bien différent. Pour les CM, par exemple, Camille est un garçon. Les cycles 2 quant à eux vous avez emmené suivre les péripéties de Mlle Camille dans un univers aquatique… Je vous laisse découvrir le sort que les CM ont réservé à Camille. Bonne lecture!
Le début de l’histoire prétexte à en inventer la suite …
Je m ’appelle Camille, j’ai 10 ans et vraiment dans ma vie tout va bien. J’ai un papa, une mam an, un frère et une sœur, j’ai
même un chien ! Mon frère et ma sœur jouent tout le temps avec les voisins, et ils me laissent bien tranquille. Papa et maman,
ils sont toujours occupés ensemble. Alors vraiment je n’ai pas à me plaindre, je suis vraiment très tranquille.
Être tranquille, ça me laisse le temps de rêvasser. D’être la tête dans les nuages, comme dit Maman. Et quand je rêve
vraiment, je vois…
Je vois tellement de choses. Un podium . Une médaille autour de mon cou. Et les larmes dans les yeux de ma mère. Oui, tout
cela je le vois. Je l’imagine, surtout.
Si j’avais un ami ou un adulte à qui parler, je lui dirais mon secret. Mais je ne peux le dire à personne. Je ne peux que l’écrire ici.
Si j’avais un super-pouvoir, ce ne serait pas celui de voler. Non. Ni celui de parler la langue des animaux. Pourtant j’adorerais !
Non, mon rêve, ce serait d’être un enfant normal.
Un enfant qui n’entendrait pas à longueur de journée : « Fais attention à ne pas te faire mal, Camille »; « Non, laisse, je vais le
faire à ta place, Camille ». « Reste tranquille, Camille. »
Mais j’en ai marre, moi ! Marre de devoir rester tranquille ! Je ne suis pas fragile, je ne suis pas une demi-personne, pas un bébé.
Je suis quelqu’un. Quelqu’un qui compte. Quelqu’un qui a des rêves. Quelqu’un qui, un jour, malgré tout ce que les autres
pensent, malgré m on handicap pas si invisible, montera sur la première m arche du podium des Jeux Olym piques. Et ils verront
de quel bois je m e chauffe ! De quel métal sont faits mes rêves !
Parce que l’important n’est pas de participer, M. de Coubertin. Mais d’essayer ! Et impossible n’est pas Camille !
La suite des histoire imaginée par les CM
Aujourd’hui, c’est décidé, je vais en parler avec mes parents. Je vais leur dire que j’aimerais faire du basket.
J’ai peur de leur réaction parce qu’ils me sur-protègent tout le temps.
« Papa, maman, j’aimerais bien faire du basket.
-Mais, t’es fou ou quoi ?
-S’il vous plaît, laissez-moi en faire ; je suis un enfant comme les autres. Mon handicap ne m’empêche pas de
faire un sport. Vous voyez bien, aux JO, aux jeux paralympiques, on peut voir de grands joueurs en fauteuil
roulant comme moi.
-On va y réfléchir. »
Je pense que leur réflexion va prendre du temps. Des semaines ? Des mois ? Des années ?
Sept mois plus tard, le grand jour est arrivé. Mes parents m’annoncent qu’ils m’ont inscrit dans un club. Mon
père sera mon coach. Quelle joie !!!
Cependant, pendant ces sept longs mois, je n’étais pas resté sans rien faire. J’ai appris les règles du jeu en
cherchant sur internet, j’ai regardé des matchs à la télé, je me suis musclé les bras en promenant mon chien
en fauteuil roulant. Je me suis également entraîné à dribbler, à marquer des paniers. Je suis donc fin prêt à
jouer dans une équipe.
Désormais, je m’entraîne tous les mardis et les jeudis à 19h30 au club Fanck Cayenne.
Au début, ça n’a pas été simple : du fait de mon handicap, les autres pensaient que j’allais faire perdre
l’équipe ; je n’avais pas d’amis. Il m’a donc fallu redoubler d’efforts pour leur montrer de quoi j’étais capable et
que mes coéquipiers m’intègrent dans l’équipe. A force de m’entraîner, je me suis amélioré. Un jour, Evan, un
copain de l’équipe, est venu me voir pour me demander qu’on soit amis. Cela m’a fait très plaisir. Ça m’a
encore donné plus envie de m’investir : on faisait des passes, on dribblait, on marquait des paniers. Au fur et à
mesure, toute l’équipe m’a soutenu et m’encourageait :
« Allé Camille, tu peux le faire !! Bravo Camille, c’est super, continue comme ça !! »
Maintenant, je fais partie intégrante de l’équipe et je deviens de plus en plus fort.
Samedi dernier, j’ai joué mon premier match. Au début, on se moquait de moi mais « impossible n’est pas
Camille ! », je leur ai montré de quoi j’étais capable : j’ai réussi à dribbler les adversaires et à marquer des
paniers. Ils sont tous restés bouche-bée. On a gagné le match 24 à 18. On a fêté cette victoire dans les
vestiaires. Evan est venu me féliciter de ma performance ; ma famille a été très impressionnée de ma première
victoire.
Il faut que je continue les entraînements de manière intensive car, au prochain match, il y aura l’entraîneur d’un
grand club qui va venir nous voir. Il cherche des bons joueurs pour les recruter dans son équipe.
Le grand jour est arrivé et je suis très stressé. Je rêve qu’il me prenne dans son équipe. Le match se passe à
merveille : j’ai réussi à dribbler tous mes adversaires, à marquer des paniers et on a gagné. L’entraîneur m’a
félicité et m’a dit que j’avais un bon niveau. Il souhaite donc me revoir jouer. Il reviendra me voir aux prochains
entraînements et aux prochains matchs. Au bout du troisième match, quelle joie, l’entraîneur me propose
d’intégrer son club.
Je suis heureux d’aller dans un autre club mais je suis triste de quitter mon équipe. Je dois leur annoncer que
je change de club. Mes copains sont heureux pour moi mais tristes de me voir partir. Les aux revoirs sont
émouvants et je quitte mes copains.
J’arrive dans mon club qui s’appelle FFBB. Je m’intègre très bien avec mes coéquipiers. Les premiers
entraînements sont très intensifs car le niveau est élevé, mais je me suis très vite habitué. Nous avons joué
notre premier match et l’avons gagné de justesse. Notre coach était fier de nous ! Au bout d’un an, il me
propose d’aller dans l’équipe de France paralympique, j’accepte avec joie d’intégrer ce club.
Au début, je ne suis pas en super forme car ma famille est très loin de moi car, pour aller en équipe de France,
il a fallu que j’aille dans un internat pour continuer ma formation. Notre équipe est très forte ; du coup,
l’entraîneur nous inscrit aux JO. On s’entraîne 3 heures tous les jours.
Le grand jour des JO est arrivé. Après avoir gagné tous nos premiers matchs, nous voilà en huitième de finale
contre l’Allemagne : nous gagnons 39 à 34 ; ensuite, nous rencontrons l’Italie en quart de finale. Encore une
victoire. La demie-finale contre l’Espagne se passe à merveille et nous gagnons 34 à 32.
Le grand jour de la finale est arrivé. Ma famille est venue me voir. On a joué contre le Portugal et nous avons
perdu 75 à 76 ; nous sommes donc montés sur la seconde marche du podium. Pendant tous les JO, nous
sommes restés soudés et notre motivation était « un pour tous, tous pour un ! » et cette deuxième place nous a
comblé de joie. Ma famille est très heureuse, je vois les larmes dans les yeux de ma mère, on nous offre une
belle médaille d’argent que je me fais une joie de porter à mon cou.
Il faut toujours croire en ses rêves et se donner les moyens de les atteindre car pour moi, ça y est mon rêve
est devenu réalité